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Le ver de terre, bien que souvent négligé dans nos champs et jardins, est un acteur clé du sol. Ce petit invertébré, appelé lombric, mérite notre attention pour son rôle fondamental dans la préservation des écosystèmes. Lumbricus terrestris, le lombric terrestre, est un annélide appartenant à l’ordre des Haplotaxida et au sous-ordre des Lumbricina. Selon le CNRS, on dénombre environ 10 000 espèces d’oligochètes, dont 3 600 espèces de la famille des Lumbricidae.

Représentant 70 % de la biomasse animale terrestre, les vers de terre sont présents en grande quantité. Par exemple, sur un hectare de sol (une surface équivalente à un carré de 100 mètres de côté), on trouve environ 1 tonne de vers de terre, soit environ 1,5 million d’individus, ce qui correspond au poids de trois vaches sur un terrain de football et demi. Cependant, dans les champs soumis à l’agrochimie, il y a 130 fois moins de vers de terre que dans les prairies où aucun produit chimique n’est utilisé.

Le ver de terre se nourrit de bactéries et de nutriments présents dans le sol et remonte à la surface la nuit pour consommer des végétaux. En se déplaçant, il crée des galeries, permettant ainsi une meilleure aération et fertilité du sol. Le lombric joue un rôle essentiel dans la croissance des plantes en agissant sur les propriétés physiques, chimiques et biologiques du sol. En effet, plusieurs études ont montré que la productivité des plantes est proportionnelle à la biomasse des vers présents dans le sol.

 

Les galeries, des corridors vitaux pour le sol

En creusant des galeries, les vers de terre créent un réseau impressionnant pouvant atteindre 5 000 km par hectare, avec des galeries s’étendant jusqu’à 2 mètres de profondeur. Ces galeries ont plusieurs fonctions importantes :

Aération du sol : Les galeries facilitent la circulation de l’air dans le sol, indispensable à la vie des racines et des organismes souterrains. Grâce à ces galeries, le CO2 peut s’échapper et l’oxygène (O2) peut pénétrer, augmentant ainsi la quantité d’air présente dans le sol de 30 % à 60 %.
Accès à l’eau et aux nutriments pour les végétaux : Les galeries permettent une meilleure infiltration de l’eau, améliorant ainsi la capacité de rétention d’eau du sol, qui passe de 40 % à 70 %. Ce réseau souterrain aide également à empêcher l’érosion et le ruissellement, tout en facilitant l’expansion des racines, augmentant ainsi les échanges nutritifs entre le sol et les plantes.

 

Un bioturbateur indispensable

Les vers de terre brassent de grandes quantités de sol, jouant le rôle de véritables bioturbateurs. Leurs actions influencent directement les propriétés du sol en augmentant la capacité de rétention d’eau, favorisant le recyclage des matières organiques et stimulant les activités biologiques, notamment la minéralisation. Leurs excréments, appelés fientes ou turricules, enrichissent le sol en nutriments, favorisant la croissance des plantes.

Contrairement aux idées reçues, les vers de terre ne sont pas des nuisibles, mais des bioindicateurs de la santé des sols. Ils évitent les sols compactés, acides ou inondés, ce qui signifie que leur présence témoigne d’un sol en bonne santé. Les vers de terre travaillent la terre avec une finesse que ni les tracteurs ni les charrues ne peuvent égaler, aidant à intensifier la production de champignons et de bactéries nécessaires à la fertilité du sol. De plus, ils contribuent à piéger les éléments minéraux dans le complexe argilo-humique, empêchant leur dégradation par l’eau, contrairement aux engrais chimiques, qui sont souvent lessivés.

 

Vous l’aurez compris ON AIME LES LOMBRICS